(3) La troisième Périphérique, tenue le 25 octobre 2003, a investi un espace industriel en transformation sur la rue Holt, à Montréal. Les performances gravitaient depuis trois ilôts disposés autour des spectateurs, dispersés ici et là sur le sol poussiéreux, jonché d’échafauds et de matériaux de construction.

Dominique Sirois et David Jacques improvisaient en premier lieu avec un amalgame d’éléments motorisés, transformés, générateurs d'ondes, micros contacts,électromagnétiques, et pédales, se traduisant par un environnement sonore dense et continu d'impulsions électriques. L'espace d'une table autour de laquelle se rassemblait le public donnait à voir les gestes et manipulations des intervenants.

Sébastien Lapointe interagissait avec une interface vidéo programmée et conçue spécifiquement pour explorer la problématique de la voix, celle perçue par soi et par les autres. Les voix enregistrées en entretien vidéo de quatre personnes étaient asujetties à un traitement en temps réel via l’interface. Par le biais des séquences vidéo manipulées, projetées sur écran, il provoquait un rapport déstabilisant avec notre perception de ces voix enregistrées, dénaturées par le dispositif, en donnant lieu à des moments fragmentaires: des intervalles rythmiques autrement impossibles à discerner, soumis ici à un appareillage de répétition et de différenciation.

Aimé Dontigny proposait en dernier lieu une rare intervention combinant écrits personnels et manipulations sonores. Il mettait à découvert un univers singulier, acidulé, mélangeant états de désir et illusions, contextes d’oppression et de résistance, marqué sous forme de 'cut-ups' par la présence d'expérimentations sonores trafiquées.

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